samedi 23 février 2008

Elle s'appelle Sabine


Août 1993 :

J’accompagne pendant trois semaines un groupe de 77 participants, adultes et adolescents, en camp de vacances. Nous sommes une petite vingtaine à encadrer le séjour : direction, personnel de service et animateurs, dont je fais partie.
Le groupe avec lequel nous partons en Bourgogne présente une particularité :
Tous sont issus de l’univers psychiatrique et souffrent de différentes maladies mentales, congénitales ou autre. Handicap psycho moteur, hyperactivité, trisomie, retard léger ou lourd, angoisses diverses, phobies, épilepsie, schizophrénie et autisme, troubles du comportement divers pouvant se cumuler entre eux.
Durant ces trois semaines, je vais apprendre l’humanité.

Notre microsociété, isolée en pleine campagne, va connaître des moments de joie et de découragement suivant les jours. Moi j’apprends, du haut de mes vingt ans, « l’amour du prochain » (sans aucune allusion biblique) et donne un peu de soleil, comme je le peux, à ces jeunes en difficulté dont la plupart ne quittent le foyer parental, l’hôpital psychiatrique, ou l’institut spécialisé que durant ces trois semaines d’été.

Certains se protègent de leurs bras, recroquevillés sur eux-mêmes, dès que l’on s’approche d’eux. D’autres élèvent la voix, prononcent des grossièretés voire se montrent menaçants…. Mais tous, en définitive, ne sont que les victimes d’une société en mal de structures adaptées à leur handicap.

Février 2008 :

Mon amie et moi allons voir le film de Sandrine Bonnaire, « Elle s’appelle Sabine ».
Nous ne savons que peu de choses sur cette œuvre, sinon qu’elle parle de Sabine, sa sœur et que cette dernière souffre d’un syndrome psycho infantile à tendance autiste.
Nous allons être à la fois surpris puis bouleversé par « Sabine » (l’oeuvre) et Sabine (le personnage) dont il est question tout au long de ce film.
Ce dernier est tourné à la façon d’un reportage et nous comprenons vite que c’est Sandrine qui est derrière la caméra.

Sans voyeurisme, sans apitoiement, elle filme au jour le jour dans le centre d’accueil qu’elle a créé en Charente, le quotidien de cette sœur si proche et pourtant si lointaine qui est sa cadette d’un an. Une voix-off (la sienne) intervient parfois pour donner quelques éléments de repérage dans le temps, raconter une anecdote, nous expliquer Sabine « avant », de sa naissance à 1998, année ou tout bascule.
Avant cette date, Sabine est une jeune fille particulière, différente, mais s’il la met en marge, son handicap ne l’empêche pas de vivre en société et d’y évoluer.
Elle ne vit pas loin de Paris, elle prends sans accompagnement RER et bus pour s’y rendre et rejoindre ses sœurs. Sabine a également une mobylette qu’elle conduit seule.
Elle pratique le piano, a l’esprit vif et curieux et rêve de l’Amérique…

Puis un jour survient le drame qui bouleverse son existence : deuil, déménagement… Sabine subit un choc émotionnel ainsi qu’un déracinement d’où découle un isolement, ses sœurs étant à présent trop loin pour envisager des visites quotidiennes. Elle devient violente, dangereuse pour elle-même et son entourage et après plusieurs tentatives aménagées de maintien à domicile, l’internement devient nécessaire.

Sandrine filme sa sœur qui vit dans une petite structure avec trois autres pensionnaires et une équipe d’encadrement. Le reportage nous montre le déroulement du quotidien, les activités, les repas, les sorties de groupe, les rires et les larmes. Il soulève les questions essentielles, les attentes que peuvent avoir les familles, met en avant l’impuissance que ces dernières peuvent ressentir face à un manque de repère devant cette maladie difficile à traiter et dont on ne sait pas quelle sera l’évolution. Il souligne le fait que nous manquons singulièrement de structures pour prendre en charge les personnes concernées. Une maman parle de son sentiment de culpabilité et de son inquiétude sur l’avenir lointain de son fils, lorsqu’elle ne sera plus là pour veiller sur lui.

dimanche 17 février 2008

Les Nuits de Morphee, une présentation

Je vous propose de venir à la rencontre, au fil du temps, de mes découvertes, coups de coeur, glanés au fil nuits, de lien en lien, de livre en livre, lorsque je ne dors pas et veille en silence sur vos rêves.
Car Morphee veille toujours en silence et se nourrit des reves de chacun, de leurs univers de leurs créations.
En attendant un premier post je vous souhaite de passer de douces nuits... dans mes bras ou sur ma page.